Aujourd’hui, des drones performants en prise de vue sont aisément accessibles au grand public.
Il est vrai qu’il est surprenant de voir comme ces aéronefs se sont démocratisés.
Mais sous leur apparence légère et leur prise en main facile voir quasi immédiate, on oublie que nous avons là des outils de haute technologie pouvant occasionner des blessures graves en cas de heurt ou de chutes sur un tiers et surtout, qui partagent l’espace aérien avec d’autres aéronefs (qui eux peuvent être habités) avec des conséquences dramatiques si une collision en vol devait avoir lieu.
Lorsque vous achetez un drone (en dehors des modèles dit « jouets ») dans votre magasin Fnac préféré, ce que le vendeur oublie régulièrement de vous préciser, c’est que même pour un usage loisir, il existe déjà une règlementation, certes allégée,mais à laquelle il faut déjà obligatoirement vous plier.
Si aujourd’hui vous souhaitez utiliser un drone, il existe 2 cas :
– soit vous êtes dans le cadre d’une utilisation loisir,
– soit dans le cadre d’une utilisation professionnelle.
Les deux n’offrent pas les mêmes possibilités ni les mêmes contraintes.
Voyons ensemble les différences :
Cas de l’utilisation Loisir :
Sauf dans le cadre de l’achat d’un drone dit « jouet », il vous faut l’enregistrer sur le site Alpha Tango (DGAC).
Il vous faut aussi passer 2 très courtes formations en ligne (bien conserver sur vous les attestations lorsque vous allez voler, soit au format papier soit sous forme électronique sur votre smartphone).
Avant tout les vols, assurez-vous de bien être dans une zone autorisée sur le site Géoportail sur la carte drones loisirs UAV et vous êtes bons.
Pas d’autres démarches, vous êtes libres de voler (mais très limité finalement sur les lieux où vous avez le droit, vous vous en rendrez vite compte).
Cas de l’utilisation dans un cadre professionnelle :
Si vous souhaitez utiliser votre drone dans le cadre d’une utilisation professionnelle (entendez par là vendre ou exploiter les prises de vues que vous avez réalisé), alors là nous entrons dans un autre monde de contraintes mais aussi, heureusement, de possibilités.
Pour cela il vous faudra déjà passer des formations, pratiques mais aussi théoriques, il vous faudra obtenir le CATT (Certificat d’Aptitude Théorique au Télépilotage).
Cet examen, à obtenir auprès de la DGAC, nécessite d’acquérir des connaissances du monde aéronautique telles que :
La mécanique de vol
La météorologie
La communication et la navigation
La lecture des cartes Aéronautique (OACI)
….
Une fois votre CATT en poche, il vous faudra acheter votre matériel et, si pour du loisir il existe beaucoup de drones accessibles, pour des applications spécifiques les tarifs s’envolent assez rapidement.
Il vous faudra également enregistrer votre matériel sur Alpha Tango mais aussi vous déclarer comme exploitant, tenir un carnet de vols… Il est obligatoire de contracter une assurance RC pro spécifique au drone, et demander des autorisations de prises de vues dans le domaine visible et en infrarouge (optionnel selon vos activités pour l’infrarouge) en préfecture.
Pour chaque mission, il faudra réaliser une étude précise de la zone de vol avec contrôle des NOTAM locaux, faire les demandes administratives adéquates auprès, par exemple :
– de la Préfecture compétente
– du Ministère des Armées
– des Mairies en cas d’occupation temporaire du domaine publique
– des aéroports, héliports ou aérodrome à proximité.
Il vous faudra aussi mettre en place et maintenir une zone de protection des tiers pour empêcher l’accès à des personnes étrangères à la mission et maintenir la sécurité du vol…
Bien sûr il vous faudra aussi savoir parfaitement écouter le besoin du client pour tâcher de répondre à sa demande le plus idéalement possible.
Toute cette réglementation est, certes, stricte et contraignante, toutefois il ne faut pas oublier pourquoi elle existe.
Elle est là pour protéger les tiers, la vie privée et permettre le partage de l’espace aérien entre tous en garantissant la sécurité de tous.